L’emploi des jeunes au Burkina: Défis et Solutions

Article : L’emploi des jeunes au Burkina: Défis et Solutions
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14 juillet 2016

L’emploi des jeunes au Burkina: Défis et Solutions

La question de l’emploi chez les jeunes est un sujet aujourd’hui très sensible pour notre gouvernement. Le taux de chômage chez les jeunes âgés de 15 à 35 ans, frange importante de la population, ne fait que s’amplifier. Ce phénomène ne fait que s’accroître et chaque année de nombreux jeunes viennent inonder un marché du travail déjà très saturé.                     

                   Croix et Bannière pour trouver un emploi : Le Public et le Privé sont dépassés

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File de jeunes , qui attendent afin de pouvoir déposer leurs dossiers pour les recrutements au sein de la Fonction Publique

Obtenir un emploi pour ceux-ci relève désormais d’un parcours du combattant. Le gouvernement essaie chaque année d’offrir des postes dans l’administration publique à travers les concours directs de la fonction publique. Pour ces concours les postes à pourvoir oscillent entre 10000 et 11000 postes chaque année. N’ayant pas d’alternative, des milliers de jeunes, majoritairement des  diplômés sans activité, candidatent à ces concours dans l’espoir de décrocher un emploi. Cependant, le constat est clair : le nombre de postes proposés dans la fonction publique est dérisoire comparé au nombre de jeunes diplômés cherchant un emploi. La situation est tout aussi difficile dans le secteur privé où la crise économique ne permet pas des recrutements massifs.

Les jeunes, n’ayant pas eu la possibilité d’intégrer ni la fonction publique ni le secteur privé, sont obligés d’exercer des emplois précaires en attendant les prochains recrutements. Quant aux jeunes non scolarisés, ceux-ci se tournent vers le secteur informel mais, faute d’accompagnement, ils peinent à stabiliser leurs activités. Les questions que l’on doit se poser sont : le gouvernement peut-il à lui seul résorber le chômage chez les jeunes ? Tous les jeunes peuvent-ils intégrer la fonction publique ?

Comment créer des emplois stables pour les jeunes et accompagner ceux qui prennent des initiatives pour s’auto-employer ? Comment soutenir le secteur privé afin qu’il puisse être compétitif et qu’il puisse disposer d’une ressource humaine en quantité ? Ces questions illustrent aujourd’hui les difficultés qu’éprouvent les jeunes à intégrer convenablement le marché du travail. Le chômage des jeunes au Burkina Faso est comparable à une équation à plusieurs inconnues qui est difficilement résolvable. Malgré tous les colloques, les séminaires, et les conférences organisés pour statuer sur la question, le chômage des jeunes s’intensifie et tout porte à croire que ce chômage persistera tant que les principaux acteurs, à savoir le gouvernement et les jeunes, ne changeront pas de vision.

                                   Emergence de Nouvelles opportunités d’emploi

                       

                                                                            Internet

 

Internet

En ce 21e siècle, le marché du travail a beaucoup évolué et des opportunités d’emplois existent. Il appartient donc à la jeunesse Burkinabè de saisir ces opportunités.

Aujourd’hui, grâce à la révolution du numérique, il foisonne sur l’Internet des possibilités d’auto-emploi pour des jeunes diplômés au chômage, qui peuvent prendre leur destin en main et exploiter leurs compétences académiques pour se prendre en charge. Grâce à l’Internet de nombreuses barrières ont été levées, il suffit pour ces jeunes diplômés d’avoir du talent, des compétences et de l’imagination. Ainsi, ils peuvent travailler pour plusieurs firmes à travers le monde en leur pourvoyant des services, en vendant leurs œuvres d’esprit et leurs compétences. Ces types de services se donnent après inscription à travers des plateformes ou des sites web en freelance (qu’on peut traduire par « travailleur indépendant ou autonome »). Sur ces plateformes de freelance, des compagnies publient des postes à pourvoir avec description des tâches. Les freelancers ou travailleurs indépendants dont les inscriptions sur la plateforme ont préalablement été acceptées, postulent pour l’emploi, la compagnie qui a fait l’offre contacte ensuite le candidat de leur choix, pour formaliser le contrat du travail. Une fois le travail accompli et la compagnie satisfaite du travail, la rémunération est versée auprès de la plateforme qui retire son pourcentage et procède ensuite au payement du freelancer. Les plateformes de freelance sont une aubaine car elles ne se limitent pas à une zone géographique donnée et toutes les compétences sont prises en compte.

Dans le cas du Burkina Faso les formations universitaires ne sont pas en adéquation avec les emplois proposés sur le marché du travail or en tant que freelance un(e) jeune diplômé(e) en informatique, en marketing, en communication, en design, en droit peut facilement être embauché par une compagnie présente sur ces plateformes de freelance. Cependant au Burkina Faso les difficultés à se connecter au réseau internet sont légion. Entre tarifs d’abonnement élevés et qualité de connexion mauvaise, il est difficile pour les jeunes d’accéder aux opportunités sur internet, il appartient donc au gouvernement d’accompagner les compagnies de téléphonies mobiles à travers des subventions afin que celles-ci puissent doter les universités de connexion internet haut débit et promouvoir des tarifs spéciaux pour les étudiants, pour l’utilisation des services internet dans le but de permettre à ces derniers de stabiliser leurs activités en ligne car les potentiels jeunes diplômés pourvoyeurs de services et d’assistance doivent avoir une présence régulière sur internet.

                                                                     

                                                                 L’Entrepreneuriat

 

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Aujourd’hui, l’entrepreneuriat constitue aussi une solution au chômage des jeunes tous sans distinction. Vu que le marché de l’emploi est complètement saturé, l’entreprenariat se présente comme une réelle alternative pour la jeunesse du pays. Il est vrai que tout le monde n’est pas entrepreneur mais avec un peu d’orientation, de détermination et une bonne dose d’inspiration tout jeune, demandeur d’emploi peut faire éclore son côté entrepreneur. Alors pourquoi attendre à ne rien faire, pourquoi attendre le gouvernement ? Le succès vient lorsque l’on arrive à identifier un problème humain et qu’on trouve des moyens d’y remédier tout en restant au centre de la solution. Au Burkina, chaque problème constitue une idée d’entreprise, les besoins autour de nous représentent des opportunités. Si nous prenons le cas de l’Agriculture, de l’Élevage, de l’Environnement l’on constate que dans ces domaines il y a beaucoup d’opportunités à exploiter. Dans le domaine de l’Agriculture et de l’Élevage le pays manque cruellement d’unités de transformation locale de matières premières d’où la possibilité de mettre sur pied des petites unités de transformation de matières premières sur place pour créer de la valeur ajoutée, cette valeur ajoutée permettra ensuite de créer des emplois. Dans le domaine de l’Environnement, il y a beaucoup de villes du pays qui sont confrontés aux problèmes de gestion des déchets, ces déchets peuvent être revalorisés en de nouveaux produits comme le charbon écologique, le biogaz, l’engrais naturel. Ces produits créeront de nouveaux marchés et par conséquent l’émergence de nouvelles entreprises.

Le gouvernement doit accompagner les jeunes en mettant en place des agences d’investissement et des politiques publiques qui vont les aider dans le processus de création de leurs entreprises. Il existe aussi d’autres options pour les jeunes afin de mobiliser des fonds pour financer un projet d’entreprise au nombre desquelles on peut citer le Crowd-fundig ou financement participatif qui consiste à faire appel à ses approches, à son réseau et à toute personne intéressée pour récolter une somme d’argent annoncée à l’avance dans le but de financer un projet déterminé.

Ensuite il existe aussi des fondations philanthropiques comme le Tony Elumelu Foundation qui dispose présentement d’un programme de financement des entreprises débutantes sur le continent, le Prix Anzisha Prize qui récompense et accompagne chaque année les meilleurs projets de création d’entreprises conçus par des jeunes de moins de 22 ans, l’African Entrepreneurship Awards qui est un programme de mentorat et de financements pour les jeunes désirant créer une entreprise, au Burkina le COPA (Concours de Plans d’Affaires) organisé par la chambre de commerce. Ce sont autant d’opportunités pour les jeunes d’acquérir des financements afin de créer leurs entreprises, enfin il faut réorienter le partenariat public privé, pour ce faire le gouvernement doit aider les entreprises du pays à conquérir des marchés globaux en mettant sur pied des institutions locales qui auront pour mission de collecter les informations, et les procédures nécessaires à l’implantation des entreprises sur les marchés internationaux, ensuite ces institutions pourront faire un transfert de connaissances aux entreprises du pays, ainsi si les entreprises arrivent à s’implanter sur les marchés internationaux ils s’agrandiront et de surcroît ils auront besoin de plus de ressources humaines. Il faut donc innover et sortir des sentiers battus pour résoudre la question de l’employabilité des jeunes au Burkina Faso.

                                                                         

                                                        Conclusion

Chaque année, des milliers de jeunes actifs arrivent sur le marché du travail au Burkina Faso, mais vu l’incapacité du gouvernement et du secteur privé à satisfaire leurs attentes ces derniers se retrouvent sans perspective. C’est ainsi que beaucoup d’entre eux pointent au chômage obligés d’exercer des emplois précaires pour se prendre à charge. L’inadéquation des formations académiques avec le format du marché du travail, le manque d’accompagnement des jeunes qui prennent des initiatives privées dans le secteur informel, le manque de compétitivité des entreprises privées sont autant de facteurs qui empêchent la résolution de la question de l’emploi chez les jeunes. Il appartient donc à ces derniers de saisir les nouvelles opportunités d’emplois qu’offrent Internet et l’Entreupreneuriat. Tout en bénéficiant de l’appui de l’État, il faut amener le secteur privé à être plus compétitif dans la perspective d’offrir plus de possibilités d’emplois. Et comme le disait si bien  Léo Lagrange :

 « Aux Jeunes, ne traçons pas un seul chemin, ouvrons leur toutes les routes »

La jeunesse Burkinabè est consciente de son potentiel elle n’a besoin que de soutien afin de prendre son destin en main.

 

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Commentaires

Sawadogo Bienvenu
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Très beau crédo lancé à l'attention des jeunes. Libérons notre génie et travaillons !

Traore Amos Joel Yohane
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Effectivement Kévin ce n'est que comme ça que le pays avancera

SIMPORE N Jean Marie
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Très bons conseils.
Il est temps pour nous de se réveiller.
S'il y a la volonté, tout est possible.