Le maracana, thérapie sociale

Article : Le maracana, thérapie sociale
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25 septembre 2019

Le maracana, thérapie sociale

Le mercredi 24 septembre, c’était le coup d’envoi de la 8e édition de la Coupe d’Afrique de Maracana en Guinée Conakry. Durant cinq jours, 15 équipes venant d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique vont s’affronter sur des surfaces équivalentes à celles d’un terrain de Handball. Le charme du maracana réside dans différentes spécificités que l’on ne retrouve pas dans le football de haut niveau. Ce football qui devient de plus en plus bling-bling et où la performance individuelle est plus que jamais mise en avant. Certaines valeurs que l’on retrouvait jadis dans le sport roi ont disparu pour laisser la place au Sport business. Eh bien, le maracana, c’est une vision tout autre du jeu.

« Il y aura toujours un maracanier pour vous aider »

Quand le maracana a vu le jour en Afrique de l’Ouest durant la période des indépendances, le but était de permettre une émulsion entre les différentes couches sociales et catégories d’âges (fonctionnaires ou commerçants, jeunes ou moins jeunes). Dans le football moderne, l’âge est un facteur très déterminant, les jeunots (16-22 ans) représentent l’avenir et sont considérés comme de véritables joyaux à polir qui produiront de gros actifs (un peu de finance ne nuit pas !) par la suite.

Crédit photo : Camille Sarazin

Les joueurs qui ont la trentaine sont quant à eux perçus comme des papys en fin de cycle. Le maracana par contre, fait fi de tous les préjugés, de tous les a priori, et même des enjeux financiers, pour laisser place à l’esprit de camaraderie, d’entraide, de fraternité, d’amitié. Une chose importante dans le maracana, il faut se faire plaisir pour profiter pleinement. Pour l’édition 2019 de la Mara’CAN, on retrouvera deux catégories à savoir celles des Seniors (35-45 ans) et des Super-Seniors (45 ans et plus) mais là encore, il n’y a pas de limites comme l’a indiqué Charlemagne Bleu, président de la Fédération Internationale de Maracana Associations (FIMAA), présente à Conakry.

 » Un Super Senior qui se sent capable de jouer en Senior est le bienvenu, selon le principe du qui peut le plus peut le moins »

La dimension sociale du maracana est impressionnante. L’on peut se disputer avec un individu le matin et le soir, et, lors d’un match de maracana, enterrer la hache guerre et profiter pleinement d’un moment de convivialité. Le maracana c’est aussi ça :  quelque soit le conflit ou le différend qui oppose deux individus, c’est un sport qui est là pour établir une trêve. De plus, comme l’a si bien souligné Charlemagne Bleu, toutes les professions sont les bienvenues au maracana.

« Après le football professionnel, les gens poursuivent avec le Maracana. Les joueurs sont aussi des cadres, des enseignants, des employés. Ils peuvent s’exposer leurs problèmes. Il y aura toujours un maracanier pour vous aider »

Dans un monde où le culte de l’égoïsme prend de plus en plus de place, il est réconfortant de constater que la pratique du maracana, qui est bien plus qu’une activité sportive, permet de rassembler différentes personnalités pour partager des moments de complicités inoubliables. Vive le maracana !

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