Comment le Burkina Faso fait-il face au changement climatique ?

Article : Comment le Burkina Faso fait-il face au changement climatique ?
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24 octobre 2021

Comment le Burkina Faso fait-il face au changement climatique ?

Notre planète est malade et nous en sommes grandement responsables. Sécheresses à grande échelle, hausse des températures, gigantesques incendies de forêt, inondations dévastatrices… Aux quatre coins du monde, la nature suffoque. Nous flirtons dangereusement avec la ligne rouge et il faut agir au plus vite.

Aucune zone du globe ne sera épargnée par les conséquences du changement climatique

Le dérèglement climatique n’épargnera personne. En effet, les pays du sud vont être beaucoup plus impactés bien qu’ils ne participent pas de façon effrénée à la destruction de l’environnement. Au Burkina Faso, à cause des effets du changement climatique, la vie de plusieurs millions de personnes a radicalement changé.

La sécheresse et l’appauvrissement des terres ont rendu la vie difficile à de nombreux burkinabè, ils n’arrivent plus à pratiquer convenablement l’agriculture. Voici une conséquence directe du dérèglement climatique sur le quotidien des burkinabè. Pourtant, ce secteur occupe une grande partie de la population et plusieurs ménages y tirent un revenu substantiel.

Docteur Lassina Sanou en visite de terrain
Crédit Photo – Docteur Lassina Sanou avec son accord pour utilisation

Mettre en place des stratégies innovantes pour anticiper et préserver l’environnement

Face au défi du réchauffement climatique, il est impérieux de trouver des stratégies novatrices. L’objectif est de permettre de régénérer le couvert végétal et de restaurer et/ou réhabiliter les sols. Ensuite, il faudra apprendre aux populations de nouvelles techniques de production, en phase avec la préservation de l’environnement.

Pour dégager des pistes de solutions, le Docteur Lassina Sanou, spécialiste en écologie et en gestion des forêts au Burkina Faso, me fait l’immense honneur de m’accorder un entretien.

Le Docteur Lassina Sanou est au premier rang pour constater des effets dévastateurs du changement climatique sur la vie des burkinabè. En effet, en tant que chercheur, il participe à mettre en place des stratégies qui permettront au Burkina d’amortir l’impact du dérèglement climatique sur la vie de ces compatriotes.

Nous allons évoquer notamment les défis de l’agriculture burkinabè face à la problématique du réchauffement climatique et la gestion des ressources floristiques.

Amos Traore : Bonjour Docteur Sanou et merci pour le temps que vous m’accordez. Pouvez-vous vous présenter à nos les lecteurs ?

Lassina Sanou : Je suis Lassina Sanou, ingénieur de conception du développement rural, option : Eaux et forêts, docteur en botanique et phytoécologie. Je suis chercheur (environnementaliste) à l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) plus précisément au Département Environnement et Forêts. L’INERA est l’un des instituts du Centre National de la Recherche scientifique et technologique (CNRST) mandaté au Burkina Faso pour la recherche scientifique et l’innovation.

Un travail de fond est réalisé auprès des populations locales. S’approprier les bonnes méthodes de pratiques agricoles
Crédit Photo – Docteur Lassina Sanou avec son accord pour utilisation

Températures extrêmes, sécheresse, inondations, le Burkina frappé de plein fouet et l’environnement en danger

Amos Traore : Le Burkina Faso, comme la plupart des pays de la bande sahélienne subit de plein fouet le réchauffement climatique. Vous êtes docteur en botanique et phytoécologie, ingénieur du développement rural. Quel regard portez-vous sur cette situation qui a des effets néfastes sur la vie de millions de burkinabè ?

Lassina Sanou : Aujourd’hui, le changement climatique, caractérisé par la hausse des températures, les poches de sécheresse, l’éloignement de la nappe phréatique, les vents violents etles pluies torrentielles occasionnent souvent des inondations, c’est une évidence au Burkina Faso. Son lot de dégâts est inestimable et affecte les conditions de vie de milliers de ménages, surtout ruraux.

Les productions agrosylvopastorales qui soutiennent l’économie rurale et nationale (vous convenez avec moi que l’économie de notre pays dépend en partie des trois secteurs clés : agriculture, élevage, produits de la forêt) sont négativement impactées. Par conséquent, on assiste à de faibles rendements culturaux dus à la perte de la fertilité des sols arables (nos sols sont dans un état de dégradation avancé). La faible pluviosité, la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace, sont la cause de nombreux dégâts.

Docteur Sanou et son équipe sur le terrain
Crédit Photo – Docteur Lassina Sanou avec son accord pour utilisation

La biodiversité est en danger et le monde scientifique burkinabè se mobilise

La prolifération des prédateurs et/ou ennemis des cultures (criquets pèlerins, oiseaux granivores, chenilles légionnaire, etc.) et la faible productivité des pâturages naturels sont une catastrophe. Vous saviez que notre système d’élevage est extensif et basé sur les performances des parcours naturels qui impactent négativement sur le cheptel burkinabè ? En plus des activités humaines dégradantes, les changements climatiques ont des effets néfastes sur la biodiversité faunique et végétale (mortalité d’espèces intolérantes à ces changements brusques, faibles productivités en ressources halieutiques, fauniques et en produits forestiers non ligneux, etc.).

Amos Traore : Vous faites partie d’une nouvelle génération de chercheurs qui a pour ambition de proposer des alternatives innovantes dans la pratique de l’Agriculture et de la préservation des écosystèmes. Comment se déroulent vos missions sur le terrain ?

Lassina Sanou : La jeune génération de « chercheurs » à laquelle j’appartiens si je peux me permettre de le dire, se base sur les sillons tracés par les prédécesseurs qui ont été pour la plupart nos encadreurs et mentors scientifiques pour renverser les tendances. C’est pour dire que nous travaillons toujours ensemble pour innover et nous renouveler afin de répondre au mieux aux besoins sociétaux.

Un travail d’équipe pour faire face à l’urgence

Nous sommes une équipe de chercheurs seniors et juniors de techniciens de recherche, et aussi d’étudiants. Sans être exhaustif, nos travaux pour améliorer la résilience économique et écosystémique sont essentiellement focalisés sur les thématiques ou axes suivants :

  • L’amélioration des productions végétales, animales, forestières, fauniques et halieutiques intéressant l’économie nationale.
  • La promotion de la protection de la sauvegarde et la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’espace rural.
  • La production d’ouvrages scientifiques (articles, livres, notes techniques, documents de vulgarisation) pour une large diffusion des découvertes et leur reproductivité au Burkina Faso et ailleurs, etc.
Crédit Photo – Docteur Lassina Sanou

Amos Traore : En 2020, vous avez publié un livre paru aux Editions Generis Publishing dont le titre est : « Perceptions locales des perturbations écologiques et de leur influence sur la banque de semences du sol et la régénération dans la Réserve de Biosphère Transfrontalière, Parc W », quels sont les grands axes que vous abordez dans ce livre et comment peuvent-ils permettre aux acteurs du domaine agricole de devenir plus résilients ?

Lassina Sanou : Le parc W se situe à l’est du pays, dans la province de la Tapoa. Nous avions recommandé dans le livre des solutions locales (de concert avec les populations locales, riveraines du parc W) passant par leur implication dans la gestion du parc (gestion participative des ressources du parc).

Les populations des milieux ruraux fortement exposées

Nous avons travaillé à l’atténuation des sources de dégradation, au rapprochement et à la conciliation des deux camps (agents forestiers et populations locales), longtemps restés opposés, afin de préserver les ressources naturelles, gage du développement et de la diminution de la pauvreté en milieu rural.

Les populations locales sont les premières impactées par le réchauffement climatique.
Crédit Photo – Dr Lassina Sanou

De telles initiatives offriront des alternatives économiques aux populations concernées à travers la création d’activités génératrices de revenus. Elle stimulera le développement social et économique des populations vivant à la périphérie du parc W.

Amos Traore : Le Burkina Faso affronte plusieurs défis en ce qui concerne la nécessité de la protection de l’environnement. En plus des terres qui deviennent arides, il y a la prolifération de la promotion immobilière qui ronge les espaces de cultures. Face à ces différents défis, comment arriver à combiner essor économique, protection des terres, et augmentation de la productivité agricole ?

Le diagnostic du Docteur Sanou

Lassina Sanou : Face à ces différents défis liés au climat changeant et aux activités anthropogéniques dégradantes, les chercheurs du Burkina Faso, en particulier ceux de l’INERA dans des équipes pluridisciplinaires ont développé de nombreuses technologies innovantes dont l’efficacité n’est plus à prouver. Parmi ces technologies innovantes et sans être exhaustif, je peux citer :

  • les techniques de conservation des eaux et des sols (CES)/Défense et restaurations des sols (DRS)
  • le développement des variétés de semences améliorées à multi usages (alimentation humaine et animale, amélioration de la fertilité des sols à travers la fixation d’azote etc.) adaptées aux conditions pédoclimatiques difficiles
  • le développement de races bovines, ovines, caprines, de volaille résilientes aux maladies, au climat et offrant aux populations des produits et sous-produits d’élevage de qualité
  • la mise en place des techniques de production de fourrage afin de diminuer l’impact de la pâture sur la végétation et le sol.
  • le développement des bio-pesticides, biofertilisants liquides, solides pour respectivement lutter biologiquement et efficacement contre les ravageurs des cultures.
  • améliorer la fertilité des sols, la promotion de la microdose et la maîtrise de l’eau.
  • la domestication des espèces ligneuses locales. Soutenir la chaîne de valeur des semences et plants à travers la gestion des activités de pépinière.
  • le développement d’espèces d’arbres locales performants qui restaurent les terres dégradées. Cette approche est pourvoyeuse de revenus aux populations locales à travers leur grande productivité.
  • le développement des techniques de production halieutiques pour diminuer l’importation au niveau pays.

Mettre en place de nouveaux mécanismes et continuer la formation des acteurs de l’agriculture

Nous avons travaillé et continuons la formation des producteurs à la maîtrise de tous ces paquets technologiques en vue de faciliter leur adoption à grande échelle au Burkina Faso et dans la sous-région. Tous ces efforts consentis ont pour but de soutenir l’adoption de pratiques agricoles résilientes au climat.

En pleine séance de formation – Crédit Photo Dr Lassina Sanou

Pour ce qui est de la prolifération de la promotion immobilière, je crois que le gouvernement burkinabè, à travers son ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville (MUHV), est en train de travailler pour réglementer les choses à ce niveau. Je ne suis pas technicien du domaine. Cependant à travers les lectures, je pense que, si ce ministère va au bout, il peut avoir des résultats satisfaisants. Dès lors, les effets pervers de la promotion immobilière sur les ressources forestières pourraient être atténués et/ou modérés.

Quoi qu’on dise, les ressources forestières ont été profondément affectées par la prolifération de la promotion immobilière au Burkina Faso ces dernières années. Cela pourrait induire l’augmentation de gaz à effet de serre, la perte de la biodiversité végétale et faunique, la hausse des températures dans les zones affectées et bien d’autres dommages.

Utiliser les ressources de façon rationnelle

Amos traore : En 2019, le World Ressource Institute (WRI) a publié un rapport qui indique que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina Faso, sont en situation de pénurie hydrique grave. Mais l’eau est déterminante dans la pratique de l’Agriculture. Est-ce qu’il existe des techniques qui permettent de préserver les ressources en eau et de plus, est-il possible de produire plus en quantité suffisante avec peu d’eau ?

Lassina Sanou : Le Burkina Faso est à féliciter dans beaucoup d’axes de recherche de solutions où il a été pionnier. Traditionnellement, des techniques de maîtrise de l’eau (le zaï, les cordons pierreux, les boulis) sont disponibles au Burkina Faso.

De plus, la recherche burkinabè, aidée par des partenaires financiers a amélioré les traditionnelles techniques et développé d’autres techniques de maîtrise de l’eau qui sont efficaces. Évidemment avec peu d’eau et de petites superficies culturales, on peut produire en qualité et en quantité. C’est la raison pour laquelle, nous avions développé des variétés de semences améliorées moins exigeantes en eaux, en fertilisants et résistantes aux ravageurs des cultures.

Ceci aussi pour dire que nous n’avions pas besoin de défricher chaque année de grandes superficies boisées pour les convertir en champs afin d’augmenter nos productions. Dans ce même ordre d’idées, nous assurons le renforcement des capacités des petits exploitants agricoles en matière de restauration des terres et de gestion des ressources naturelles. Nous faisons auprès des producteurs la promotion d’une agriculture et de pratiques agroforestières intelligentes face au climat.

Crédit Photo – Dr Lassina Sanou

Une politique agricole et environnementale à revoir

Amos traore : Que vous inspirent la politique agricole du Burkina Faso et son plan de préservation de l’environnement ? Sont-ils vraiment efficaces face aux grands enjeux qui se profilent à l’horizon ?

Lassina Sanou : Le chercheur en général et le scientifique s’intéressent rarement aux aspects politiques des choses tout comme le politique ne s’intéresse pas ou très peu aux résultats de la recherche pour résoudre tels ou tels problèmes.

Tout ce qui intéresse le scientifique, c’est de trouver des solutions face à une ou des situations données. Le retranchement du scientifique dans son laboratoire peut s’assimiler au fait que le politique ne finance pas ses recherches. Il doit être en compétition à l’international auprès de bailleurs de fonds pour mener ses activités.

Revenant à votre question, sinon à vos questions, des efforts sont déployés par le ministère de l’Agriculture. Des efforts sont réalisés pour soutenir les producteurs. Cependant, il reste beaucoup à faire dans cet accompagnement tant au niveau des producteurs que des agents d’agriculture.

Si les efforts autour de la filière coton étaient du même niveau que les autres filières, le Burkina Faso pourrait arriver à bout de la famine, la malnutrition et la pauvreté rurale. On pourrait avoir en un temps record un environnement sain pourvoyeur de ressources renouvelables. Un environnement où il fait bon vivre pour les générations actuelles et futures. On pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire tant recherchée depuis la fin de la révolution burkinabè en 1987.

Former et continuer de sensibiliser

Amos Traore : Les populations locales et les différents acteurs de la chaîne environnementale sont-ils assez outillés sur les mécanismes à mettre en place afin de mieux protéger l’environnement et de pérenniser les activités économiques qui découlent de la faune et de la flore ?

Lassina Sanou : Durant nos séminaires de renforcement de capacités en zones rurales et urbaines, nous constatons que chacun vit aujourd’hui les conséquences du changements climatiques. Ainsi des initiatives locales sont mises en place. Des acteurs locaux réunis en groupement, association ou société civile travaillent collectivement ou individuellement dans certaines localités du Burkina Faso pour mieux protéger l’environnement à travers un certain nombre d’actions.

Crédit Photo – Dr Lassina Sanou

Ces actions sont multiples. D’abord, il faut sensibiliser la population sur les changements climatiques où l’Homme a sa part de responsabilité à travers ses activités dégradantes. Ensuite, on peut agir sur le reboisement quantitatif et qualitatif, ainsi que la mise en place des structures locales de gestion de la forêt. Aussi, d’autres projets et programmes du ministère en charge de l’environnement appuyé par ses partenaires techniques et financiers viennent soutenir les acteurs locaux dans leur élan de préservation de l’environnement.

La crise sécuritaire ne facilite pas les choses

Dr Sanou, quel est l’état actuel de nos réserves floristiques et fauniques ?

Lassina Sanou : Sans faux-fuyant, nos réserves floristiques et fauniques ne se portent pas bien. La situation n’est pas du tout reluisante. Cela est imputable à l’avènement de l’insécurité dans notre pays. En effet, tous les efforts qui étaient prévus pour leur préservation sont à l’arrêt, tout est suspendu : les zones à forte couverture végétale (région de l’Est, région des Cascades, région des Hauts Bassins) sont infestées par des groupes armés.

Crédit Photo – Dr Lassina Sanou

Nous n’avons plus accès aux forêts pour évaluer leur état actuel à travers les inventaires fauniques et floristiques. La plupart des postes forestiers qui assuraient la surveillance de la faune et de la flore ne sont plus opérationnels. Du coup, le braconnage sévit dans la zone, avec des conséquences énormes sur la faune.

Moi-même, tout comme les collègues qui ont aidé à collecter les données pour la rédaction du livre dont vous aviez fait cas plus haut, n’osons plus y séjourner (Parc W, région de l’Est). Ce site a été l’un de mes sites d’études durant mon DEA et ma thèse de doctorat. L’un de mes articles les plus cités est issu du parc W. C’est une situation déplorable, mais espérons que la situation puisse, dans les semaines ou années à venir, être plus favorable.

À la COP26, il faudra prendre de grandes résolutions

Amos Traore : En tant qu’acteur de premier plan de la recherche scientifique, quels sont les leviers que vous aimeriez voir actionner afin de vous permettre d’atteindre vos objectifs ? Il est notamment question de la mise en place de stratégies de résilience des populations face aux changements climatiques et la préservation de la biodiversité..

Lassina Sanou : Merci de me considérer comme un acteur de premier plan de la recherche scientifique. Cependant, je n’en suis qu’à mes débuts ! J’aimerai répondre dans un contexte global. La problématique de la protection de l’environnement doit s’inscrire dans un plan stratégique mondial. Les pays les plus développés dont les activités ont un grand impact sur le climat doivent soutenir les nations du Sud. En outre, il faut mettre à la disposition des pays moins polluants comme le Burkina Faso, des moyens financiers conséquents afin d’atténuer les effets néfastes du changement climatique et réduire la vulnérabilité des ménages ruraux en améliorant leur adaptabilité. Quant aux moyens humains, le Burkina Faso regorge d’experts en la matière (le climat). Je ne doute point de leurs capacités techniques à maîtriser les effets pervers du changement climatique. Il faut juste que les moyens financiers et matériels soient mis à leur disposition.

Quel est votre mot de fin ?

Lassina Sanou : Je vous remercie très sincèrement pour m’avoir donné cette opportunité d’échanger avec vous sur les enjeux environnementaux du moment. Je souhaite bon vent à votre blog ainsi qu’à la communauté Mondoblog !

L’entretien que m’a livré le Docteur Sanou est très enrichissant. Il nous montre que le réchauffement climatique a un impact considérable sur la bonne marche du pays. Des populations ont vu leur quotidien changer drastiquement en un laps de temps très court. Voici une réalité du changement climatique. On comprend que tout peut basculer à n’importe quel moment. Nos croyances, nos certitudes, nos dogmes les plus enracinés, peuvent être balayés par une sécheresse soudaine, des inondations à répétition, des ouragans monstres.

Le constat est frappant

Il est plus que certain que ce sont les pays du sud, communément appelés « Pays du Tiers Monde » qui payeront le plus lourd tribut. Dans l’entretien avec le Docteur Sanou, on a également constaté que la crise sécuritaire annihile tous les efforts qui entrent dans le cadre de la protection de l’environnement.

Cet état de fait est affligeant. En effet, des individus sans foi ni loi détruisent des écosystèmes avec le braconnage. Par conséquent, de nombreuses espèces animales et végétales sont en voie d’extinction. À l’image du Docteur Lassina Sanou, il ya des ressources et des intelligences au niveau local qui peuvent permettre d’amortir les effets du changement climatique et d’entamer le processus de restauration des écosystèmes.

Il y a des méthodes ancestrales qui ont fait leurs preuves. Il faut les combiner aux nouvelles méthodes de restauration de la biodiversité. Cela permettra au Burkina de prendre la bonne direction.

Agir maintenant ou prier dans le futur, quelle monde va t-on laisser aux prochaines générations ?

Le monde devra taire ses égos pour faire face à l’urgence. En effet, l’heure n’est plus de savoir qui pollue plus ou qui pollue moins ou qui détruit le plus la biodiversité, ça on le sait déjà. Nous sommes dans le même bateau. Il faut que les décideurs prennent l’engagement de mutualiser les efforts (financiers, technologiques, juridiques…) pour faire face à l’urgence climatique.

Par conséquent, moi, je suis de ceux qui pensent que quiconque nuit à l’environnement et à la biodiversité doit être poursuivi pour crime contre l’humanité. En effet, jusqu’à preuve du contraire, la Terre est la seule planète habitable de l’univers. Si elle n’est plus propice à la vie alors on disparaîtra tout simplement. Ainsi donc on demeurera dans l’histoire comme l’espèce vivante ayant permis cela. La balle est dans notre camp.

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Commentaires

SANOU ALI
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Bon courage docteur SANOU le pays a vaiment besoin de vous felicitation.

Adelaïde Fouejeu Fouebou
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Bravo