Claver Yaméogo, l’ambassadeur du dessin animé made in Burkina Faso

Article : Claver Yaméogo, l’ambassadeur du dessin animé made in Burkina Faso
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17 mai 2021

Claver Yaméogo, l’ambassadeur du dessin animé made in Burkina Faso

L’Afrique est un continent exceptionnel qui regorge d’immenses potentialités. Généralement quand on veut mettre en avant le continent, on s’éternise sur son sous-sol riche.

On oublie très souvent la qualité des ressources humaines. En Afrique, il y a de l’audace, de la créativité, de l’ingéniosité.

Au quotidien, de nombreux jeunes aussi talentueux les uns que les autres font des merveilles dans des domaines où ils ne sont pas forcement attendu.

Ces jeunes offrent la meilleure version d’eux même et brisent de nombreux codes.

Claver Yaméogo est un jeune réalisateur et cinéaste burkinabè qui met en avant des courts et longs métrages typiquement africains.

Le jeune homme s’est notamment spécialisé dans la production de dessins animés qui montre l’Afrique dans toute sa splendeur.

Claver Yameogo réside aujourd’hui au Japon, le temple de l’industrie du dessin animé. Actuellement au Burkina Faso, Claver m’a fait l’immense honneur de m’accorder une interview.

Dans cet entretien, on va retracer son parcours, son amour pour le dessin animé, ses objectifs et ambitions.

Un parcours hors norme

Bonjour Claver, pouvez-vous vous présenter? Comment vous est venue cette passion pour le dessin animé ?

Je suis Claver Yameogo, réalisateur et cinéaste burkinabè. Je suis venu dans ce monde du dessin animé grâce à une formation en initiation en dessin animé de trois mois à l’institut IMAGINE de Mr Gaston Kabore.

La formation devait durer sur dix-huit mois, mais malheureusement par manque de fond la formation n’a pas pu se poursuivre.

Il y’avait des jeunes artistes africains venus de divers pays du continent comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée Conakry, le Cameroun , le Burkina Faso … on était formés, et certains, logés à l’institut IMAGINE.

Après la petite période de formation, tous les apprenants sont repartis dans leurs occupations et certains dans leur pays .

Moi qui avais démissionné de mon poste d’instituteur, j’ai donc décidé de réaliser un dessin animé vu que je ne pouvais plus repartir de là où j’avais démissionné pour demander à ce qu’on me réembauche de nouveau.

C’est là à l’institut IMAGINE que j’ai réalisé mon premier dessin animé dont le titre est Polo, sélectionné au FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou) en 2009 et au festival Fantoche en Suisse.

Grâce à ce film d’animation, j’ai pu obtenir une place d’études à l’EMCA ( École des Métiers du Cinéma d’Animation) à Angoulême en France.

Le départ pour l’école en France fut difficile. Manque d’argent et de soutien financier, j’ai dû traîner un peu partout à Ouaga avec une lettre pour demander de l’aide afin de m’acheter un billet d’avion.

Réalisateur de dessin animé, ça ne court pas les rues au Burkina Faso, comment vous avez réussi a percé dans ce domaine ? Y a-t-il un cursus spécifique que vous avez emprunté ?

Il ne suffit pas de juste savoir dessiner pour pouvoir être un réalisateur de dessin animé. Il y’a un cursus spécifique à suivre. C’est l’apprentissage de notions et du principe de l’animation.

Claver et son équipe en plein travail de production. Crédit Photo: Claver Yaméogo, avec son accord pour utilisation

Les techniques d’animation des objets ou la stop motion. Ça peut être des objets découpés et animés ou des marionnettes animées.

La vieille technique d’animation 2D consiste à dessiner sur des feuilles calques des personnages ou des décors. Ce travail se fait sur une table lumineuse.

Aujourd’hui, la technique d’animation 3D est réalisée généralement par ordinateur sur un logiciel spécifique.

La technique d’animation 3D peut aussi se faire à partir de l’animation d’objets et d’une caméra numérique. Toutes ces techniques d’animation s’apprennent dans une école de dessin animé.

On a besoin de formateur en logiciels de dessins animés , de scénaristes, d’apprentissage en décoration, en mate paintings, en montage vidéo et audio, en storyboard et en création de personnages.

le déclic en Côte d’Ivoire

Il y a quelques jours, vous avez déclaré sur une chaîne de télévision locale que vous avez essayé d’implanter l’enseignement du dessin animé dans des universités au Burkina Faso. Mais cela n’a pas abouti. Selon vous, pourquoi les autorités universitaires n’ont pas donné une suite favorable à votre projet alors que vous avez proposé de l’exécuter gratuitement ?

Je pense que si les autorités universitaires n’ont pas donné suite favorable à mon projet, c’est certainement parce que leur programme était chargé.

Je suis venu avec un projet de formation en dessin animé en milieu d’année, c’est sûrement ça qui a empêché l’intégration de mon projet dans leur cours et programme académique.

Vous avez ensuite déclaré qu’après le refus au niveau du Burkina, vous avez rejoint la Côte d’Ivoire afin de proposer votre projet. En Eburnie, vous direz que les autorités universitaires ont adhéré au projet. Qu’est-ce qui a poussé les autorités ivoiriennes à vous faire confiance ?

Quand je suis arrivé en Côte d’Ivoire, j’ai d’abord mis du temps avant de me lancer dans l’enseignement.

Il fallait que je sache d’abord les programmes d’enseignement des universités dans lesquels je souhaitais déposer mes propositions de formation.

Ce que je n’ai pas pensé faire à Ouagadougou dans la première tentative au Burkina.

Les dirigeants de ces écoles ivoiriennes n’ont pas tout de suite adhéré à mon projet.

Ils l’ont lu dans un premier temps puis m’ont par la suite contacté afin de discuter sur la faisabilité et savoir pourquoi je proposais une formation gratuite.

La situation était pareille, mais je peux dire que les dirigeants des écoles en Côte d’Ivoire m’ont donné la chance de montrer ma capacité.

La volonté d’enseigner le cinéma d’animation, d’initier le maximum de jeunes dessinateurs africains dans ce milieu cinématographique encore inconnu en Afrique de l’Ouest.

Le but c’est de permettre à la jeune génération africaine de raconter les contes, les légendes et les histoires africaines au monde.

Ce sont tous ces constats qui me motivent à démontrer mes capacités à enseigner à respecter mes engagements.

J’avais le même programme détaillé explicite avec trois niveaux de cours. Les directions de ces universités ont décidé de me laisser essayer un cours, puis deux cours par semaine ensuite trois cours par semaine…

Un travail de fond est réalisé au quotidien. Crédit Photo: Claver Yaméogo avec son accord pour utilisation

Quels sont les résultats que vous avez pu engranger en Côte d’Ivoire ?

J’ai été satisfait des résultats des cours que j’ai obtenus avec mes étudiants en Côte d’Ivoire.

Les étudiants étaient totalement captivés par mes cours au point que les étudiants d’autres filières venaient remplir la salle de classe où j’enseignais.

Les étudiants ont totalement adhéré à mes cours et il n’y avait pas d’absentéisme.

On n’avait pas tout le matériel nécessaire pour délivrer les cours, pourtant des projections de films et des débats étaient nécessaires. J’ai dû acheter un projecteur par manque de matériels.

J’avais divisé ma salle en groupe de sept étudiants et chaque groupe avait un projet d’animation à réaliser tel était le but.

C’était un gros travail de concentration. Les étudiants participaient avec enthousiasme.

Ils disaient que ce genre de cours où on fait un film à la fin est nouveau et intéressant. Ils étaient contents de connaître les secrets du dessin animé.

Le Japon, temple du dessin animé

Vous vous êtes installé plus tard au Japon. Ce pays est reconnu de par le monde entier pour ses productions de dessins animés. C’était une évidence pour vous de vous installer au Japon ? On doit bien se douter que l’approche du dessin animé et notamment des « Mangas » est tout autre au pays du soleil levant ? Vous avez dû côtoyer ce qui se fait de meilleur en termes de dessin animé ?

Au Japon là où je vis avec mon épouse japonaise, c’est un monde à part. L’animation fait partie de leur culture. Les magasins, les rues et les transports en commun sont décorés de dessins animés.

Le Japon est le monde par excellence du dessin animé. Les studios d’animations ont encore de beaux jours dans le pays. Moi j’ai mon petit studio « Africartoons Studio » que j’ai aménagé chez moi.

Je travaille sur des projets personnels comme Tapis Vert, YENNENGA, FALTA, Les Aventures de Soamba… à mon rythme.

De temps en temps je rencontre des professionnels et j’ai travaillé plusieurs fois avec des universités et des professeurs pour faire des conférences ou des projections des films.

Je souhaite montrer au monde que c’est possible de voir des dessins animés africains, faits par des Africains avec des contes et légendes africaines

Claver dans une Université au Japon pour faire connaître aux étudiants nippons l’approche du dessin animé typiquement burkinabè. Crédit Photo: Claver Yaméogo, avec son accord pour utilisation
La princesse Yennenga. Crédit Photo: Claver Yaméogo

Justement, vous avez mis sur pied Africartoons Studio, pouvez-vous nous dire comment fonctionne cette structure ?

Africartoons Studio fonctionne notamment avec les appels d’offres des ONG comme Amnesty International, Save The Childen ou Child Friendly Reports avec des illustrations et des réalisations de dessins animés.

logo officiel d’Africartoons Studio, Crédit Photo: Claver Yaméogo avec son accord pour utilisation

Votre travail fait régulièrement l’unanimité au niveau international. Vous avez notamment fait très fort avec le cartoon « Tapis Vert » consacré à Yacouba Sawadogo, le prix Nobel alternatif. Peut-on dire que c’est votre manière de rendre hommage à ce grand homme.

Mon dernier film « Tapis vert » qui vient d’avoir la mention spéciale développement durable au Festival Vue d’Afrique à Montréal est un film d’animation sur Monsieur Yacouba Sawadogo.

Ce dessin animé permet à tout le monde, surtout aux enfants de comprendre plus facilement comment Monsieur Sawadogo a pu créer une grande forêt dans le désert.

Faire comprendre ce que c’est « le zaï » et en quoi il consiste, de savoir aussi que c’est une technique de culture ancestrale. J’ai tenu à faire ce film en dessin animé pour mieux expliquer les étapes du zaï.

Tapis Vert, hommage à Yacouba Sawadogo, Crédit Photo: Claver Yaméogo

Pouvez-vous nous faire un petit bilan des dessins animés que vous avez produit jusqu’à présent ? Sur quelle plateforme peut-on les visionner ? Qu’est-ce que vous souhaitez montrer à travers vos œuvres ?

Si je fais un bilan depuis mes débuts, je peux dire que je ne suis pas très satisfait du travail que j’ai abattu et je pense être capable de mieux faire, de faire plus grand pour représenter mes frères burkinabè et africains en général.

J’ai eu la chance d’aller avoir de la connaissance ailleurs et je souhaite en donner à un grand nombre de mondes ici chez nous. Quelques-uns des films sont visibles sur YouTube.

Crédit Photo: Claver Yaméogo

Je souhaite montrer au monde que c’est possible de voir des dessins animés africains, faits par des africains avec des contes et légendes africaines.

L’Afrique a tellement d’histoires intéressantes et pleines de sagesses à raconter au monde.

Le Burkina a tout a gagné avec les dessins animés

Il ya quelques années, votre projet n’a pas été accepté au Burkina. Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce que vous avez tenté une nouvelle approche ?

J’ai arrêté de demander de l’aide et je n’ai pas non plus tenté une nouvelle approche.

J’ai décidé de travailler plus dur. Je fais de mon mieux pour réaliser plus de films qui racontent des histoires africaines.

Je fais ce que je peux faire, et les collaborations viendront après.

Crédit Photo: Claver Yaméogo

Qu’est-ce que l’industrie du dessin animé peut apporter au Burkina Faso ? Est-elle créatrice d’opportunités pour les jeunes ?

Le dessin animé crée du boulot. Une équipe de production d’une série de dessin animé peut avoisiner 100 personnes au plus.

C’est un travail d’artistes, de designers, d’animateurs, de décorateurs, de conteurs… il permet l’expression des dessins et de raconter ce que l’on ne peut pas raconter dans le cinéma de fiction.

Le dessin animé coûte plus cher en production parce que la réalisation demande beaucoup d’argent et une grande équipe.

Les personnages, les décors, les voix des personnages, la couleur du film et l’animation sont entièrement créés par des équipes qui sont sous la surveillance stricte d’un chef d’équipe ou d’un superviseur.

Pour réaliser une seconde de dessin animé, on a besoin de faire 24 ou 25 dessins.

Ça prend beaucoup de dessins pour réaliser le mouvement d’un personnage en dessin animé.

Le dessin animé permet de développer l’industrie du cinéma, favorise le développement de l’emploi chez les jeunes.

Les artistes et non artistes peuvent travailler ensemble.

De plus nous avons la possibilité de mieux raconter nos contes et légendes africaines à nos enfants et au monde.

Au Burkina Faso, cela va permettre de développer notre culture et d’avoir notre propre industrie de dessin animé comme ce qui ce fait dans le reste du monde.

Crédit Photo: Claver Yaméogo

De nombreux jeunes burkinabés ont grandi avec des dessins animés emblématiques japonais comme Dragon BallZ, les Chevaliers du Zodiaque, Nicky Larson, Olive et Tom, Street Fighter. Peut-on rêver qu’un jour des cartoons burkinabés impactent aussi le monde ?

Oui ! C’est possible de rêver d’ailleurs les burkinabè le font déjà avec les dessins animés que je réalise.

J’ai vu la réaction des gens pendant les projections de mes films au FESPACO, les nombres de vues sur ma chaîne YouTube, les commentaires encourageants des spectateurs après avoir su que je suis un burkinabè.

Le dessin animé burkinabè aura un impact sur le monde parce que bon nombre de nos contes, de nos légendes et nos histoires sont toujours inconnues du reste du monde.

Les burkinabè ont déjà accepté le FESPACO et le SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou).

Ils ont aussi accepté la SNC (Semaine Nationale de la Culture) à Bobo Dioulasso. Les burkinabè aiment le théâtre et le cinéma.

Ils aiment aussi la danse et la musique donc ils seront sûrement impactés et fascinés par le monde des cartoons.

Comme leur culture ou comme leur tissu Faso Dan Fani, le dessin animé burkinabè aura son impact.

Si vous avez un message à livrer à l’endroit des premières autorités, ça sera lequel ?

Si j’ai un message à livrer à l’endroit des premières autorités du pays, c’est déjà de les remercier pour ce qu’ils ont déjà fait et font pour ce pays.

Je vais profiter aussi leur demander se pencher davantage avec du soutien financier au secteur de l’art et du cinéma au Burkina.

Je leur demande aussi de nous aider à mettre en place une école de beaux-arts dans l’une des grandes villes du Burkina.

Une école qui regroupe toute les disciplines artistiques comme le dessin, l’architecture, la photo et la caméra, le montage vidéo et audio.

Les effets spéciaux ou VFX, l’apprentissage du jeu d’acteur, la peinture africaine, la danse, la musique traditionnelle et moderne, l’artisanat.

Cette école sera le point focal des artistes vivants dans le pays et hors du pays. Un Institut des beaux-arts avec un standing purement africain.

Le Burkina Faso et l’Afrique possèdent d’excellents artistes qui seront fiers de donner des cours. Aux autorités, de nous aider à mettre en place cette école.

Il faut aussi accorder des bourses d’études aux étudiants ayant un niveau élevé afin qu’ils puissent se perfectionner ailleurs.

Nous aurons eu en 10 ans, une nouvelle génération de créateurs d’emplois. Une plus valu énorme.

« les acteurs Souké et Siriki qui sont d’ailleurs des amis sont des personnages réalisables en dessine animé »

Le meilleur reste à venir

Quels conseils pouvez-vous donner à ces jeunes qui souhaitent marcher dans vos pas ?

Aux jeunes qui souhaitent marcher dans mes pas, je leur dirais que le chemin est long. Il est plein d’embûches et de faux plans.

Il y aura des nuits d’insomnies, des moments de galère et de confusion. Des moments d’abandon et de rejets, même dans sa propre famille. Des mauvaises langues et des moqueries.

Vous allez avoir des moments de solitude parce que vous avez choisi un métier considéré comme infantile et pas sérieux.

Si vous avez vraiment de la détermination et du courage, foncez ! L’impossible est réalisé par ceux qui font l’invisible.

Quand vous êtes le seul à croire en votre rêve même votre ombre devient pour vous un obstacle.

Vous aurez faim, vous n’aurez pas d’argent.

Vous allez avoir honte de demander surtout quand tous vos camarades ont réussi et pas vous.

Ne les donnez pas raison de douter de vous. N’abandonnez jamais vos rêves. C’est un vécu et pas un conseille.

Quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?

Mon projet à court terme c’est de finir mon dessin animé « YENNENGA » la genèse de l’empire des Mossé du Burkina Faso.

C’est la deuxième et dernière partie de ma bande dessinée sur la princesse et mère de OUEDRAOGO, ancêtre des Mossi*.

La première bande dessinée n’est pas encore publiée, car je recherche toujours un éditeur d’ailleurs.

Mon projet à long terme c’est la création de cette école de beaux-arts au Burkina Faso et de pouvoir donner des cours de dessins animés.

Par la suite mettre en place une filière cinéma ici à Ouagadougou et de continuer à réaliser mes dessins animés comme je le fait actuellement.

* Mossi : il s’agit de l’ethnie majoritaire du Burkina Faso qui a un ford ancrage dans le Centre du pays

Cher Claver, j’ai un fantasme ou plutôt un souhait à vous soumettre. Les acteurs Souké et Siriki de la mythique série les Bobodiouf ont comblé de bonheur des millions de burkinabés et d’africains. Serait-il possible de faire découvrir le style de ces deux légendes à travers différents cartoons élaborés par vos soins ?

Oui je pense que les acteurs Souké et Siriki qui sont d’ailleurs des amis sont des personnages réalisables en dessine animé.

Leurs caractères drôle et amusant font d’eux des personnages parfaits pour une série de dessin animé. Ça sera plus intéressant d’avoir leur propre voix, donnée à la voix des personnages animés.

Si toutefois nous avons une production, oui je suis capable d’en faire un dessin animé.

Je vous remercie!

Claver YAMEOGO.

Chaîne Youtube: AFRICARTOONS STUDIO

Chaîne YouTube: CLAVER YAMEOGO

Crédit Photo: Claver Yaméogo
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